Les érables poussent lentement
Le mot « séminaire » vient du latin seminarium qui o. deux sens : il désigne d’abord une pépinière , mais peut-être aussi entendu ainsi : source, principe, origine, cause. Mot riche de sens Le stage de iaido organisé 19 et 20 mars à Vedène, dans le Vaucluse, autour de Jean-Jacques Sauvage, 7e dan Hanshi, assisté . André Haubert, Vincent Kiri (invité surprise!) et Francis Hadgi Minaglou allait dans ce sens justement
Pépinière : 60 personnes étaient présentes ce week-end, du débutant au 4°dan. Mais, quel que soit le niveau de pratique, lorsqu’on écoute parler Jean-Jacques Sauvage, ou qu’on le voit faire, ou encore lorsqu’un (haut)gradé s’approche de vous pour reprendre la place du regard, de la pose des pieds, et j’en passe , on dit merci et on se sent un petit érable (japonais), dans une grande serre… Justement ! Un séminaire est là pour apprendre, pour se rappeler, chercher et se chercher, afin de s’épanouir, et le Senseï a abordé de nombreux sujets allant dans ce sens.
Source, principe, origine, cause : Le discours de Jean-Jacques est riche de références à des hommes, disparus ou non, qui maintiennent et développent la tradition du iaïdo. A plusieurs reprises au cours de c. de. jours, le Senseï a évoqué des maîtres réputés comme Kishimoto senseï , lshido senseï , Matsuoka senseï , et aussi Ogura senseï ; une façon de rappeler aux pratiquants qu’il y a une source qu’il faut chercher pour progresser et comprendre.
En insistant sur le travail du sabre, Jean-jacques s’est penché sur le principe de la coupe (kiri): il a Dfait travailler de nombreux kihons qui visaient à faire sentir et entendre aux pratiquants comment se déplace la lame, le point où elle frappe, le moment où elle ralentit ; et en parallèle, il a appelé à agir avec souplesse, calme, rappelant à plusieurs reprises la distinction entre le sabre qui tue, et celui qui laisse la vie.
De nombreux katas ont été travaillés et repris ces deux jours. Ainsi, Mae a fait l’objet d’une lecture attentive, ainsi que Kesa giri, Morote tsuki et Gan men ate, San po giri, Shiho giri, ou encore Nuki uchi :riche programme ! A chaque fois, l’origine de chaque mouvement ou déplacement a été soulignée, mise en situation, de façon à donner de la profondeur à la pratique. Car derrière l’observation minutieuse des différentes étapes du kata, il y a la possibilité ensuite d’en comprendre et d’en restituer le rythme, dans un souffle reconstituant l’unité de la forme. Et pour saisir la cause, il faut travailler lentement.
Pour finir, quelques mots pour le Tsuba club de Vedène, dont la qualité de l’accueil a une fois de plus participé à la qualité de ce séminaire merci à tous
Stéphane Achard